Le Lagon Bleu de Rangiroa fait partie de ces sites naturels exceptionnels où les plages de sable fin rejoignent une eau cristalline de faible profondeur. Dans ce paradis vierge et encore préservé évolue une colonie d’oiseaux, riche et variée. Tour d’horizon avec Ludwig Blanc, membre actif de l’association SOP Manu qui œuvre pour la protection des oiseaux en Polynésie.
Comme dans beaucoup d’atolls des Tuamotu, le lagon de Rangiroa est bordé de motu coiffés de cocotiers parfois étêtés par la force des vents. Il abrite aussi, sur sa côte Ouest, le Lagon Bleu qui doit son nom aux couleurs de pierres précieuses de ses eaux cristallines. Ce site, qui rassemble une douzaine de petits ilôts à l’Ouest de Rangiroa, abrite de nombreuses espèces d’oiseaux (migrateurs, terrestres, endémiques ou encore marins) dont la densité est particulièrement intéressante, autant en diversité d’espèces qu’en effectifs.
« Cela est certainement lié aux reliquats de forêts primaires qui s’y trouvent (il n’y a pas que des cocotiers sur les îlots du lagon bleu !) et qui sont un véritable écrin pour certaines espèces d’oiseaux », explique Ludwig. « C’est sur les motus les plus proches du récif, sur la partie Ouest du lagon bleu, que vous trouverez une densité d’oiseaux plus importante. Les rats polynésiens qui sont les principaux prédateurs des oiseaux n’y sont pas présents ».
Dans la colonie présente sur le site, le plus beau est le Vini ou lori nonette, une espèce endémique à la Polynésie que l’on trouve encore à Rangiroa. « C’est un oiseau accessible qu’il est assez facile d’observer », précise Ludwig. « Les vini sont très affectueux entre eux, ils aiment se faire des papouilles, ils s’amusent à se suspendre à l’envers sur les palmes des cocotiers, un spectacle très amusant ! ». Pour les observer, rien de plus simple : rester attentif dans bouger !
Si vous l’entendez, vous serez touché par son chant composé de mélodies variées. « Quand il y en a un ; on le sait, on l’entend chanter ! », lance Ludwig. « La rousserolle est un oiseau opportuniste qui se nourrit de tout ce qu’il va trouver, comme les mouches près du poisson sur le barbecue ou les miettes au sol. Il pourra donc passer à moins de 2 mètres des observateurs ! ».
Plus difficile à voir : le pigeon vert ou ptilope des Tuamotu, une espèce endémique de l’archipel. C’est un très bel oiseau avec un dos et une queue tous les deux verts ainsi qu’une tâche rose sur le front. On peut le repérer dans un premier temps par son chant tout doux, il roucoule “ou-ouuuuuu....” Il regarde, observe et n’hésite pas à partir si vous êtes un peu trop sûr de vous ! ».